Et si la douleur était notre plus grande enseignante
Parfois la vie vous malmène? Elle est dure avec vous? Elle vous envoie des électrochocs?
Votre premier réflexe consiste à ne plus vouloir ressentir de douleur. Quand je rencontre mes clients plusieurs voudraient la petite pilule miracle qui va arrêter leur douleur instantanément.
En écrivant cela, cela me fait penser à l’accouchement. Mettre un enfant au monde est douloureux, aussi bien pour la mère que pour l’enfant. Et là encore, aujourd’hui, on demande une petite piqûre pour ne plus avoir mal!
Je me questionne, pourquoi selon-vous, sommes-nous devenus si intolérants à la douleur?
Pourtant c’est un mal nécessaire, même si personne n’aime avoir mal. Car il faut bien admettre que la douleur est quelque chose de précieux. Pensez aux rares individus nés avec un déficit de la sensation douloureuse. Ceux-ci vivent avec le risque permanent de s’autodétruire puisqu’ils ne réalisent jamais quand ils se font mal. Leur espérance de vie en est d’ailleurs considérablement réduite.
La douleur a donc une fonction protectrice que l’on peut définir en quatre points:
- La douleur agit comme un système d’alarme, un système protecteur qui vous signale un danger pour l’intégrité du corps et de l’esprit. Cela vous incite à poser des actions pour prévenir des dommages sérieux ; si l’on touche un rond de cuisinière allumé par mégarde, un réflexe de protection vous la fait retirer immédiatement pour éviter la brûlure.
- La douleur permet de ne pas empirer une blessure en vous portant à immobiliser la partie du corps blessée, par exemple une cheville foulée.
- Les expériences douloureuses vous apprennent également à éviter à l’avenir les situations similaires ou à ne pas répéter les mêmes erreurs du passé. Elles vous permettent de faire des choix plus conscients dans l’avenir.
- Enfin, la douleur favorise la guérison puisqu’une personne souffrante aura tendance à rester tranquille et à se reposer. Comme après une session de sport pour que les muscles deviennent plus fort, nous devons prendre une journée de repos et les laisser guérir.
Voilà pourquoi il est important, après une rupture amoureuse, de prendre un temps de repos avant de se remettre en relation. Si vous ne le faites pas vous pourriez vous reblesser.
Pour le corps et l’esprit c’est exactement la même chose, si vous recommencez à marcher sur votre foulure vous pourriez aggraver la situation.
Si l’évolution a fait en sorte que la douleur est un signal qu’il faut écouter, c’est loin d’être fait pour vous tourmenter inutilement. Aussi paradoxal que cela puisse paraître à première vue, c’est pour assurer votre bien-être et, bien souvent, vous sauver la vie. Par conséquent, c’est parfait ainsi…
Que devons-nous faire quand notre douleur n’est pas physique mais plutôt d’ordre émotif?
D’abord s’autoriser à pleurer
Lorsque vous vivez un évènement difficile dans votre vie, la première chose à faire consiste à s’autoriser à vivre ces émotions en pleurant ou en criant comme le bébé naissant. Cette douleur doit sortir de vous, pour vous donner la possibilité de la regarder en face.
À l’instant où un enfant vient au monde, on veut qu’il pleure. N’est-ce pas ainsi qu’on est en mesure de savoir s’il est bien en vie? On attend avec impatience son premier cri. De la même façon, vos émotions désagréables vous prouvent que vous êtes en vie.
Deuxième chose, confiez-vous à un ami
Ne restez pas seul. Comme ce qui ne s’exprime pas s’imprime, vous devez trouver quelqu’un à qui parler de votre douleur. Petite mise en garde ici: il est important de bien choisir la personne à qui vous allez vous confier. Cette personne doit être capable de rester neutre, de ne pas porter de jugement, et surtout de ne pas alimenter votre colère. Elle doit vous aider à ne pas vous positionner dans le rôle de la victime.
Puis vient l’étape de la responsabilisation
C’est l’attitude qui découle directement du modèle de soutien de l’autonomie. Chacun de nous est le premier responsable des résultats qu’il obtient. La personne qui prend sa responsabilité n’accuse ni les autres, ni les circonstances. C’est aussi un principe fondamental pour votre vie, une attitude anti-paranoïa. Vous n’êtes pas la victime de forces extérieures hostiles. Vous avez le pouvoir de créer la vie qui vous convient.
La responsabilité, ce n’est pas porter sur ses épaules le poids du monde; c’est apprendre à reconnaître les défis de chaque instant (Paulo Coelho).
Vos difficultés ont le pouvoir que vous acceptez de leur donner. Vous êtes responsables de la façon dont vous utilisez votre passé. Vous êtes responsables de votre vie, de vos actes, de vos erreurs, et de vos réussites. En acceptant vos responsabilités, vous vous donnez la permission d’agir selon votre personnalité, d’avoir des pensées, des sentiments et des comportements autonomes puisque qu’ils sont choisis par vous-même. Assumer votre part de responsabilités, c’est être capable de vous excuser pour vos erreurs, c’est d’apprendre à accepter ou à refuser des excuses, à demander pardon, d’accorder ou refuser le pardon.
Et si cette épreuve se voulait une renaissance, une seconde chance, un nouveau chemin qui se dessine devant vous ? Un chemin différent avec de nouvelles expériences enrichissantes?
Pour conclure…
Ce que vous devez retenir c’est qu’à force d’éviter la souffrance et tout faire pour l’éviter, vous vous privez de donner un sens à votre existence et d’évoluer.
Vous risquez automatiquement de revivre à répétition les mêmes souffrances n’ayant pu développer des stratégies vous permettant de les éviter si elles se représentent.
Peu de personnes savent que la douleur s’inscrit dans la mémoire à long terme… ce qui permet au cerveau de développer des stratégies nouvelles afin de l’éviter si elle se représente… donc, l’éviter c’est accepter de la revivre…
Est-ce vraiment ce que vous voulez? Revivre toujours les mêmes situations qui au fil du temps amplifieront votre souffrance?
N’est-il pas venu le temps de donner un sens à votre expérience et vous demander : quel apprentissage suis-je en train de faire actuellement?
Trop de gens cherchent à fuir la souffrance alors que la douleur est notre plus grande enseignante…